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Je parlerai de ma ville, de mes voyages, de musiques, de films, de l'actualité, de tout ce qui m'interpelle

Quand j'ai créé mon premier blog je m'étais inspirée de la définition du mot "Blog", à l'origine "Weblog" contraction de Web et de Log. Le mot "Log" a désigné au départ les journaux de bord de la marine et de l'aviation américaine, et le "Web", c'est cette invention qui a changé notre quotidien à la fin du 20e siècle ! Le blog littéralement c'est donc un carnet de bord tenu et dévoilé en ligne, un mot construit pour désigner les premiers sites du genre aux Etats-Unis à la fin des années 90.

Mon blog... Un regard très personnel, un journal où je publierai des billets d'humeur à propos des sujets les plus divers.

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lundi 24 novembre 2014

L'HISTOIRE DU PÈRE CASALDÁLIGA

Il y a longtemps que je n'ai pas parlé de série télévision. J'ai particulièrement aimé assister à cette fiction en deux parties, diffusée sur France Ô le 24 novembre, qui ma beaucoup appris de choses sur le Brésil. Cette histoire n'est pas si vieille que cela, et c'est une histoire vraie.

Cette fiction en deux parties "Pieds nus sur terre rouge" est la traduction mot pour mot du titre original "Descalço sobre a terra vermelha".

Ce film raconte la vie de l'ancien évêque de São Felix do Araguaia, Dom Pedro Casaldáliga, et de sa lutte pour les pauvres et les "sans-terre" du Mato Grosso, et sa rencontre avec le cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI .

Le rôle du missionnaire catalan est joué par Eduard Fernández, récompensé pour son interprétation.




C'est l'histoire d'un évêque rebelle dans le Mato Grosso, au Brésil, face au pouvoir, et menacé de mort.

Un très bel hommage à ce prêtre qui a défié la dictature brésilienne et a lutté contre l'injustice.

C'est la première fois que je vois une fiction qui évoque la dictature militaire brésilienne? Dictature qui a duré de 1964 à 1985, suite au coup d'État du 31 mars 1964 mené par le maréchal Castelo Branco, renversant la Deuxième République et son président élu João Goulart, et qui perdura jusqu'à l'élection de Tancredo Neves en 1985.

"Pieds nus sur la terre rouge" est centrée sur l‘histoire de l’évêque Casaldáliga qui, après son arrivée à São Felix do Araguaia au Brésil, mena une lutte âpre aux côtés des démunis et du peuple indigène.

Il  a passé une grande partie de sa vie au Brésil. Il a toujours été lié à la théologie de la libération et a toujours été un défenseur des droits des défavorisés. 

VIDÉO


Lors de sa diffusion en Catalogne, la première partie avait séduit 468.000 téléspectateurs soit 15% d’audience dans la région. À cette échelle, Pieds nus sur la terre rouge arrivait derrière "Cauchemar en cuisine", mais devant "Velvet", "Koh Lanta" et "Danse avec les stars". Le deuxième épisode grimpait à 518.000 téléspectateurs sur TV3.

Réalisé par : Oriol Ferrer

Acteurs :

Eduard Fernández / le père Casaldàliga
Pablo Derqui / Daniel
Sergi López / le cardinal Joseph Ratzinger
Clara Segura / soeur Irene
Cristina Lago / Rosa
Mónica López / soeur Genoveva
Babu Santana / Boca-Quente
Francesc Orella / Dom Aloisio




Eduard Fernández

VIDÉO


Pedro Casaldáliga  

En catalan : "Pere Casaldáliga i Pla".
Il est né à Balsareny dans la province de Barcelone, le 16 Février 1928. 

Fils d'une famille de paysans, il rejoint la Congrégation clarétaine en 1943 et est ordonné prêtre à Montjuïc, à Barcelone le 31 mai 1952.

En Juin 1968, il part en tant que missionnaire vers l'état du Mato Grosso. Il arrive au Brésil en Juillet 1968, à l'époque la plus difficile de la dictature militaire.

Il doit alors faire face aux propriétaires fonciers de la région et également penser au rôle de l’Église catholique. Il se pose ainsi la question de construire sa propre église où célébrer les baptêmes et les enterrements ou de fermer les yeux sur la souffrance du peuple. Il comprend qu’il est impossible d’être neutre et qu’il doit prendre parti.





Le 27 Avril 1970, il est nommé administrateur apostolique de la Prélature de São Félix do Araguaia. 
Le 23 Octobre 1971, le Pape Paul VI l'ordonne évêque de São Felix do Araguaia. 


Son diocèse est l'un des plus grand du pays, occupant une superficie de près de 150 000 km², habités principalement par des propriétaires fonciers autochtones.


Les posseiros

Dom Pedro a subi de nombreuses menaces de mort, et à cinq reprises au cours de la dictature militaire, a été la cible de procédures d'expulsion hors du Brésil, suite à son engagement dans les luttes paysannes.

Histoire

"A coté des agriculteurs "dépendants", il y a toujours eu une paysannerie libre. ils étaient appelées les "posseiros" (les possédants, c'est à dire munis d'un seul droit d'usage, sans droit de propriété).

Cette relative liberté a duré jusqu'à ce que les grands propriétaires producteurs de sucre étendent les surfaces cultivées en raison de la hausse généralisée des prix agricoles. Des milliers de paysans sans titre foncier ont été alors expulsés à la fin du XVIIIe.

Cet événement est significatif de l'histoire agraire du Brésil. Les paysans libres peuvent utiliser la terre jusqu'à ce qu'elle ait une valeur économique. L'absence des titres de propriété permet toujours la récupération des terres au profit des grands propriétaires.  Le recours aux armes est alors fréquent et c'est une pratique toujours courante.

Les paysans ont alors migré vers l'ouest pour défricher de nouvelles terres. Ils ont pu aussi se fixer dans l'environnement du "latifundia", si des besoins en main d'œuvre existaient, sous des statuts divers, mais toujours de dépendance. "


Les petits cultivateurs, que l'on appelle les "posseiros", les "possesseurs" ou "occupants" de la terre, n'ont pas de titres de propriété mais sont légalement propriétaires des terres vierges qu'ils mettent en valeur et sur lesquelles ils habitent.

Un documentaire long-métrage avait déjà été produit sur ce sujet, "Vale dos esquecidos", réalisé par Maria Raduan.

Dom Pedro a subi de nombreuses menaces de mort, et à cinq reprises au cours de la dictature militaire, a été la cible de procédures d'expulsion hors du Brésil, suite à son engagement dans les luttes paysannes.

Il a été menacé de mort à plusieurs reprises, et a échappé au moins une fois à l'exécution de cette menace, par hasard. Sa vie a été mise à prix. Plusieurs de ses compagnons ont été arrêtés, torturés et tués. : João Bosco, son vicaire, a été assassiné par la police en sa présence (1976).

Dom João Bosco

João Bosco Penido Burnier, ou simplement Père João Bosco, est né le 11 juin 1917 à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais, et mort (assassiné) le 11 octobre 1976 à Goiânia, Goiás (Brésil).

Il était prêtre jésuite brésilien, missionnaire auprès des Xavantes du Mato Grosso amazonien.

Il fut tué par des policiers alors qu'il protestait contre les mauvais traitements qu'ils infligeaient à deux femmes sous leur garde.






De 1949 à 1954 il est secrétaire de l'Assistant latino-américain du supérieur Général. En 1954, il devient le vice-provincial pour la zone centrale du Brésil et est l'un des fondateurs du Collège des Jésuites à Juiz de Fora. C’est à cette époque qu’il travaille avec les Indiens Beiços-de-pau et Bacairis, en participant au Conseil missionnaire indigène, le CIMI (Conselho Indigenista Missionário).

La tension était élevée dans la région, où pour la construction d'une route de Barra do Garcas à São Felix, les indigènes étaient dépossédés de leurs terres sans juste compensation. Un poste de police y avait été installé en 1973 pour "y éviter des désordres", en fait pour y imposer l'ordre injuste. Les villageois avaient déjà écrit au début de l'année 1976 au président du Brésil, Ernesto Geisel, protestant contre les exactions des policiers, à la solde des gros propriétaires terriens.




Les circonstances de la mort de João Bosco En octobre 1976, à la fin d'une rencontre avec les agents pastoraux des peuples indigènes, João Bosco, en tant que coordinateur du Conseil missionnaire indigène [CIMI], se rend dans la région avec Mgr Pedro Casaldáliga à l'occasion de la fête de Notre-Dame d'Aparecida.

Ils remarquent l'atmosphère de terreur qui y règne. Alors que la procession qu'ils conduisent passe devant le poste de police ils entendent des cris :"Ne me frappez pas!".

En soirée le père João Bosco, accompagné de Dom Pedro Casaldáliga, se rendent à la caserne des policiers pour intercéder en faveur et réclamer la libération de deux paysannes amérindiennes, qui y étaient emprisonnées, torturées (et violées), car soupçonnées de collaborer avec les opposants au gouvernement Geisel1. Ils n'obtiennent rien.

Dom Pedro menaçant de les dénoncer pour abus de pouvoir et mauvais traitements, Ezy Ramalho Feitosa, officier de police à Ribeirão Cascalheira, tire une balle dans sa direction, mais le père João Bosco, lui faisant un bouclier de son corps, reçoit la balle dans la poitrine. Il meurt le lendemain, 11 octobre 1976.

Lorsqu'ils apprennent ce qui s'est passé les paysans sont choqués et commentent: "Si c'était l'un de nous, il n'y aurait rien d'étrange. Cela arrive tous les jours... Mais un prêtre... Les policiers ont perdu la tête!". Ils détruisent la caserne et libérèrent les deux femmes.

Transporté d'urgence à Goiana, Burnier meurt en cours de route. Il est enterré à Diamantino le 15 octobre 1976.

Tout cela est raconté dans le film.

Ce n'est que trente-trois ans plus tard (en décembre 2009) que, ayant perdu la protection du gouvernement Brésilien l'officier de police Ezy Ramalho Feitosa doit finalement rendre des comptes à la justice: il est condamné.

Dans d'autres parties du Brésil, évêques, prêtres, politiciens, étudiants, travailleurs et agriculteurs sont emprisonnés, torturés et tués par la même cause : la cause de la justice.


A cette époque, Casaldáliga a reçu le plein appui du Vatican, en particulier par le pape Paul VI, mais  ce ne fut pas toujours ainsi.

Bien qu'il ne soit à cette époque jamais retourné en Espagne et a toujours été réticent à voyager de peur de ne pas être en mesure de se re-connecter au Brésil, en 1985 il a effectué une visite controversée au Nicaragua.

En 1988, il s'est rendu au Vatican et a été reçu en audience par le Pape Paul VI. La visite n'était pas pleinement satisfaisante et quelques mois plus tard il a reçu un sérieux avertissement du Saint-Siège qui a critiqué son soutien à la cause sandiniste et la théologie de la libération.

Où se trouve São Félix do Araguaia ?

São Félix do Araguaia est une ville brésilienne, située dans l'état de Mato Grosso. Ses habitants sont appelés les são-felixcenses.

La ville aujourd'hui s'étend sur 16 711,9 km² et compte 10 531 habitants depuis le dernier recensement de la population. La densité de population est de 0,6 habitants par km² sur la ville.



L'Histoire du père Casaldáliga

En 1970, le père Casaldáliga arrive au Brésil pour fonder une mission à São Felix, dans le Mato Grosso.







Il va découvrir une ville sans foi ni loi, en proie à la violence et à la corruption avec des ouvriers agricoles qui travaillent et vivent comme des esclaves, des paysans obligés d'abandonner leurs terres et des villages d'Indiens menacés d'extinction. Il comprend que rester neutre est impossible et que, s'il veut rester, il doit choisir son camp.




Épisode 2 :
Le cardinal Ratzinger demande à Casaldáliga des explications sur la mission qu'il a menée au Brésil des années plus tôt.


Le Cardinal Ratzinger

Sergi Lopez

Le Cardinal Ratzinger

Joseph Aloisius Ratzinger, né le 16 avril 1927 à Marktl, dans l'État libre de Bavière, en Allemagne, exerce la charge d'évêque de Rome et est devenu le 265e souverain pontife de l'Église catholique, du 19 avril 2005 au 28 février 2013, sous le nom de Benoît XVI.

Il a renoncé à ses fonctions, il vit aujourd'hui retiré dans le Monastère Mater Ecclesiae. Le pape François lui a succédé le 13 mars 2013.



La mission de São Félix se construit et prend de l'ampleur tandis que de nouvelles aides se joignent au père Casaldáliga, qui souhaite faire parvenir au Vatican un rapport exposant la situation calamiteuse des posseiros, risquant de mettre dos à dos l'Eglise et le gouvernement militaire brésilien.

La conférence épiscopale refuse de publier le manifeste mais le Vatican nomme Casaldáliga évêque. Soupçonnant cette promotion comme un moyen de le faire taire, le père accepte mais il publie lui-même son manifeste...

Je cite l'article de Hélène Rochette sur Telerama :

SYNOPSIS DE PIEDS NUS SUR LE SOL ROUGE

Le cardinal Ratzinger demande à Casaldaliga des explications sur la mission qu'il a menée au Brésil des années plus tôt. La mission de Sao Félix se construit et prend de l'ampleur tandis que de nouvelles aides se joignent au père Casaldaliga, qui souhaite faire parvenir au Vatican un rapport exposant la situation calamiteuse des posseiros, risquant de mettre dos à dos l'Eglise et le gouvernement militaire brésilien. La conférence épiscopale refuse de publier le manifeste mais le Vatican nomme Casaldaliga évêque. Soupçonnant cette promotion comme un moyen de le faire taire, le père accepte mais il publie lui-même son manifeste...

LA CRITIQUE TV DE TÉLÉRAMA DU 22/11/2014

Envoyé en mission au Brésil, en 1968, le prêtre catalan Pedro Casaldáliga gagne l'Etat du Mato Grosso, en pleine dictature. Adoptant d'emblée la cause des paysans démunis et des Indiens, ce prêtre quadragénaire d'origine modeste dénonce les pratiques esclavagistes des propriétaires fonciers et de l'armée. Au péril de sa vie, le religieux défend une population analphabète de fermiers, de vachers, de bateliers... Ordonné évêque en 1971, il résiste aux menaces des militaires, « prêt à mourir » pour « les miséreux de l'Evangile ».

Figure essentielle de la théologie de la libération — courant réformateur du catholicisme, né en Amérique latine —, le père Casaldáliga, aujourd'hui octogénaire, méritait meilleur hommage que cette fiction mélodramatique. Empesée par un vain didactisme, la trame narrative s'appuie sur sa réception au Vatican, en 1988. Filmant platement la rencontre entre l'ecclésiastique progressiste et le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI (Sergi López, méconnaissable !), la réalisation intègre en flash-back les hauts faits du missionnaire dans son diocèse. Ni la joute avec le représentant de la curie romaine, ni l'implication du prélat sur le sol brésilien ne captivent. Une ­saga pompière qui frôle l'hagiographie.

Hélène Rochette

24 juin 2002

20 oct. 2012 : INTERVIEW 
Entrevista exclusiva de D. Pedro Casaldáliga, bispo emérito da Prelazia de São Félix do Araguaia, a Ana Helena Tavares do site "Quem tem medo da democracia?"
VIDÉO


31/03/2014 - AUTRE INTERVIEW : ICI

Aujourd'hui

Quelques images de la ville de extraites du site :
http://www.saofelixdoaraguaia.mt.gov.br/





À 75 ans, il fut rappelé au Vatican et a dû démissionner.

Il a décidé de rester dans le diocèse qu'il avait présidé pendant plus de 35 années. et bien que le Saint-Siège lui ait conseillé de quitter le pays. Atteint de la maladie de Parkinson, Pedro Casaldáliga refuse d'abandonner la lutte pour la défense des droits des défavorisés.

Casaldáliga est l'une des figures les plus représentatives de l'Église des pauvres au Brésil. Sa figure a dépassé très tôt les limites de son diocèse.

Il a contribué à la fondation de deux entités clés dans l'histoire de la Commission de l'Église brésilienne : la Commission Pastorale de la Terre (CPT) et le Conseil indigène missionnaire (CIMI), des organismes fondamentaux dans la lutte pour la réforme agraire et le respect des peuples autochtones du Brésil.





À 86 ans, Dom Pedro Casaldáliga réside dans la ville de São Felix do Araguaia, et reçoit des visites de touristes dans sa simple demeure.



Textes adaptés et traduits à partir de : 

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  1. Bravo pour avoir eu le courage d'exprimer de telles réalités au plein jour ! Peut être qu'un jour l'église (le monde humain) comprendra ce qu'est la vie ? Mais surtout BRAVO pour ce combat de ce père et des gens qui l'ont accompagné ! pacal

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  2. Bonjour, y a t il un livre qui retrace toute son histoire. Merci de votre reponse.

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